Peu connu des grands médias, ce marin américain est pourtant un héros complet au service de la survie des océans. Il grandit à Long Beach, en Californie, face à l’horizon bleu et suit avec bonheur son aventureux papa qui emmène toute la famille dans des expéditions jusqu’à Hawaii. Il étudie ensuite la chimie puis l’espagnol à l’université de San Diego mais se révèle nettement plus manuel. Il crée alors son entreprise de menuiserie dont il s’occupe pendant 25 ans.
En 1994, il ferme son entreprise et crée la Fondation Algalita pour la Recherche en Mer. Il met au point un bateau d’exploration en aluminium particulièrement performant pour aider les autorités australiennes à documenter l’impact néfaste des activités humaines sur les rivages de l’Est du continent. En parallèle, il coordonne des équipes de volontaires en mer et développe des méthodes innovantes de contrôles chimiques pour la Fondation Surfrider et sa “Blue Water Task Force.”
En 1997, Charles J. Moore est en compétition sur la Transpac, qui rallie Los Angeles à Hawaii. Sur la route du retour, il découvre le drame du gyre du Pacifique nord : pendant une semaine, son équipe et lui naviguent au milieu d’une immense plaque de débris en plastique. Il se trouve que cette partie de l’océan pacifique est peu fréquentée et, dans l’énorme tourbillon permanent du gyre qui est généré par différents courants marins, ils découvrent que flotte un vortex de déchets translucides, donc indétectables par les satellites jusqu’alors.
Ce qu’on appelle aujourd’hui la "soupe de plastique" ou le "7e continent" est constitué de milliards de micro-particules qui se dégradent lentement sous l’action de l’eau, du sel et du soleil. D’une taille estimée à trois fois la France, cette soupe se compose essentiellement de polyéthylène, de polypropylène1 et de PET8 qui sont des plastiques de grande diffusion, jetés et non-recyclés par les pays riverains.
Depuis cette expérience, le capitaine Moore s’est fait un devoir d’alerter l’opinion et les gouvernants sur cette catastrophe écologique qui affecterait plus de 267 espèces marines. Expert de la question, il utilise maintenant Algalita pour mettre en place des solutions de prévention de recyclage des plastiques, pour tenter de collecter des déchets avec un bateau spécial et pour mesurer les ravages de ce drame. Chaque année, il organise également une rencontre pour les jeunes, le "Plastic Ocean Pollution Solutions (POPS)" en Californie. Algalita propose également énormément de documentation gratuite pour les professeurs, les étudiants et le grand public.