Comme souvent, le héros n’a l’air de rien : pas de cape, pas de super-pouvoirs, pas de fulguro-poing, et pourtant... La cohérence, le courage et la rigueur d’Edward J. Snowden font de lui l’un des Changeurs de monde les plus inspirants de notre époque.
Informaticien, il est né en juin 1983 aux Etats-Unis. Fils de militaire, il s’engage en Irak à 21 ans, persuadé d’être "du bon côté" mais un accident lui brise les deux jambes et il doit changer d’orientation. Il est rapidement employé par la Central Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA)
Témoin de dizaines de programmes de surveillance de masse mis en place par les gouvernements américains et anglais, il décide de rendre l’information publique - confirmant l’intuition et/ou les sources de milliers de personnes dans le monde que l’on disait "paranoïaques" car oui, d’importants fonds publics sont affectés à la surveillance de la vie privée sans aucune autre raison que la surveillance.
En juin 2013, après avoir pris toutes les précautions qui s’imposent, préparé son action sans en dire un mot à ses proches et accepté les conséquences de ce qu’il s’apprête à révéler, Snowden se rend à Hong-Kong et rend publiques, "des informations classées top-secrètes de la NSA concernant la captation des métadonnées des appels téléphoniques aux États-Unis, ainsi que les systèmes d’écoute sur internet des programmes de surveillance PRISM, XKeyscore, Boundless Informant et Bullrun du gouvernement américain ainsi que les programmes de surveillance Tempora, Muscular et Optic Nerve du gouvernement britannique." (Source Wikipedia)
Parfaitement conscient du rôle des médias, il opère par l’intermédiaire de journalistes du The Guardian et du Washington Post. L’impact des révélations est énorme. L’acceptation des conséquences de pareilles révélations signifie ne jamais revoir les siens et ne jamais pouvoir revenir en Amérique. Et de fait, quelques jours après les premières révélations de ce scandale, il est inculpé par les Etats-Unis pour "espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux."
Il devient alors l’homme le plus recherché de la planète, son passeport est invalidé et il se retrouve coincé dans l’aéroport de Moscou. Après quelques épisodes administratifs, le gouvernement russe lui a accordé en 2014 un droit de résidence de trois ans.
Si les gouvernements embarrassés par ses révélations se démènent pour le faire passer pour un traître, "le 14 avril 2014, l’édition américaine du Guardian et le Washington Post se voient décerner le prix Pulitzer pour la publication des révélations sur le système de surveillance de la NSA, rendue possible grâce aux documents fournis par Snowden". Le 30 octobre 2015, le Parlement Européen recommande d’abandonner les charges retenues contre lui.
