Le général Jacques Pâris de Bollardière est né dans la Loire en 1907, autant dire dans une France déjà industrialisée qui démarrait à peine le XXe siècle. Son parcours dans l’armée française est très inspirant.
Le général Jacques Pâris de Bollardière est né dans la Loire en 1907, autant dire dans une France déjà industrialisée qui démarrait à peine le XXe siècle. Son parcours dans l’armée française est très inspirant.
Fils de militaire, il a suivi le programme familial en devenant un combattant valeureux aux côtés du général De Gaulle durant la Deuxième Guerre mondiale, dans les campagnes d’Afrique et en Hollande (il est même l’un des officiers les plus décorés de cette guerre). Il s’est ensuite battu pendant la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie où il a été nommé général de brigades en 1956, ce qui a fait de lui le plus jeune général de France, c’est dire. Et malgré tout cela, c’est-à-dire quelque chose comme 20 ans de guerre, cet homme va devenir une figure majeure de la non-violence.
Il fut en effet le seul à dénoncer publiquement dans la presse la pratique de la torture en Algérie par l’armée française et pour cela il fut mis au cachot 2 mois. On peut dire qu’il vivait son métier de soldat avec une certaine noblesse mais la torture était à ses yeux inacceptable, c’était une expression du totalitarisme. Il maintint donc ses positions, toujours seul dans l’armée française, et fut affecté à des prestigieuses missions administratives loin du terrain. En 1961, 4 généraux français refusèrent la politique du général De Gaulle en Algérie qui acceptait le résultat du référendum où 75 % des Algériens s’étaient prononcés pour l’autonomie. Ces hommes tentèrent de prendre le pouvoir par la force pour garder l’Algérie française : c’est « le putsch des généraux ».
A ce moment-là, Jacques Pâris de Bollardière en a fini avec l’armée et il démissionne. Ce geste très fort aurait pu suffire à faire de lui un changeur mais non, il mit ensuite sa formidable énergie au service de... la non-violence. Avec son épouse, il participa à la lutte du Larzac contre l’état français qu’il avait servi avec tant de zèle. Il protesta aussi notamment contre les essais nucléaires dans le Pacifique en s’embarquant sur son voilier, le Fri, avec d’autres militants non-violents.