Grands Coeurs Laurent Genier

Père de 3 bambins, je viens du milieu du business, j’adore la montagne, la randonnée, et j’ai compris à temps que la vie pouvait être artificielle. J’aspire depuis à fuir la pollution, la grisaille, la colère ou l’envie et je trouve mon énergie dans ce qui m’entoure, personnes et dons de la nature. Ma mission ? Aider mon prochain et préparer mes enfants au futur.

Il y avait écrit sur une poubelle : "L’homme est un arbre renversé, ses racines sont au ciel”. Cette phrase s’est imprimée en moi et j’ai fini par la comprendre. Paradoxalement, c’est mon travail qui m’y a aidé.

Tout a démarré en 2007, dans ma société fondée 12 ans plus tôt avec un ami. Je m’investis pour un client 14h par jour, sans aucune pause, dérangé toutes les nuits et week-ends, pendant 8 mois. Deux arythmies cardiaques et un burnout plus tard, je me suis retrouvé avec une nouvelle difficulté, une sorte d’amnésie partielle : on efface tout et on recommence. Avec le recul, ça a été une chance.

Je découvre par hasard un agriculteur qui a choisi la bio pour des raisons financières et non pas philosophiques : sa filière herbacée est plus rentable que son ancienne exploitation conventionnelle, également moins dangereuse et polluante. C’était le déclic : on peut être plus efficace en ne suivant pas les conventions !

Alors, j’ai commencé à m’intéresser aux alternatives. Je me remets à lire avec un plaisir grandissant, revues écolo, critiques de la société moderne, et romans graphiques, une thèse qui montre qu’écouter les nouvelles dans les médias engendre des sentiments dépressifs.

Trois ans plus tard, ma femme et moi avons fait le point sur nos difficultés familiales avec une psychothérapeute géniale, et nous avons mis en place la décroissance familiale : au revoir la société de consommation et bienvenue à la sobriété heureuse. Je me suis intéressé au réseau Biocoop et j’ai découvert un acteur industriel dont les décisions sont courageuses, alternatives et fondées sur une vraie éthique.Je diversifie mon bénévolat et j’investis mon temps libre dans la bio et l’éthique, mon travail me le permet et ma famille l’accepte.

Avec ma femme, nous rencontrons les acteurs, les Colibris, les villes en Transition, Greenpeace, les méthodes, l’holacratie->https://fr.wikipedia.org/wiki/Holacratie, la permaculture, la communication non violente, les bienfaits de l’alimentation crue, les jus de légumes et ce magnifique exercice physiologique tellement agréable : le jeûne. Nous rencontrons un scientifique électro-sensible, qui nous fait découvrir l’impact des ondes magnétiques sur le corps humain. La prise de conscience est violente et inquiétante : nous comprenons que nous préparons nos difficultés de demain, et que les plus touchés seront nos enfants.

Je suis un cours sur l’économie circulaire et comprends les difficultés à venir liées à la finitude des ressources. Alors nous continuons, tissons des liens, discutons et finissons par comprendre que la civilisation moderne en croissance est malade, que quelques humains exploitent la planète et ses habitants au détriment de leur santé, de leur bonheur, et de leur environnement. Et le plus cynique, est que ceux qui profitent de cette situation s’en protègent, alors que ceux qui en pâtissent, particulièrement les pauvres et les pays en voie de développement, sont les premiers impactés.

Et je découvre un livre fondamental, Saison Brune de Philippe Squarzoni->http://www.laseiche.net/partage/portraits-114/article/philippe-squarzoni-auteur-de-bd-d : un parfait résumé des liens entre le monde moderne, la société de consommation et le réchauffement climatique. Le livre pose les vraies questions et trouve des réponses, lorsque c’est possible...

La situation semble claire. Sortis de cet élevage humain justifié par la technologie et le confort, nous savons faire nos choix, consommons plus efficacement, avons réduit notre empreinte carbone et nos déchets, investissons notre temps dans des liens sociaux.

La question est alors : que faire à notre niveau de citoyens du monde ? La solution politique semble bouchée, gangrenée par des objectifs économiques indétrônables. En cherchant les solutions, je finis par me rendre compte que le changement doit venir d’un mouvement citoyen, sorte d’organisation décentralisée constituée d’individus autonomes. Il devient alors évident que les mouvements d’éducation populaire comme[Attac->https://www.attac.org/fr, les Colibris->http://www.colibris-lemouvement.org/, les Incroyables comestibles->http://lesincroyablescomestibles.fr/ ou les Villes en Transition->http://www.transitionfrance.fr/ sont les meilleurs porteurs d’espoir : ils montrent que le choix d’une alternative est possible, et que chacun peut être le changement qu’il veut voir dans le monde (Gandhi).

Alors, nous décidons de nous former, partager, investir notre temps, notre énergie, nos ressources dans l’altermondialisme, de faire notre part comme dit la légende du colibri. Nous découvrons de nouveaux acteurs, notamment grâce au financement participatif, renforçons notre bénévolat, montons un jardin collaboratif comestible dans notre village, et nous investissons dans le mouvement de la transition.

Convaincus que les hommes sont nés pour être bons et en bonne santé, nous cherchons à générer de l’énergie positive autour de nous, et finalement, rencontrons de plus en plus de personnes motivées pour arpenter ce même chemin à la recherche de nos racines. Que du bonheur…

Un seul regret, évidemment : ne pas en avoir pris conscience plus tôt !



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