Pour vivre ses rêves, il faut une bonne dose de courage et beaucoup de travail. Manjil Rana est un jeune changeur népalais qui n’a pas peur de rêver, et tous ses rêves concernent les jeunes habitants de son pays.
Manjil grandit à la campagne et fait vite l’expérience de la différence énorme qui existe entre les écoles de village et les écoles de ville. Ayant obtenu une bourse, il quitte son pays pour étudier en Inde et aux Etats-Unis avec une seule idée en tête : donner une éducation riche et stimulante aux petits villageois népalais qui, soit n’y ont pas accès, soit ne reçoivent qu’un vague canevas éducatif ne permettant pas à 65% d’entre eux d’obtenir un diplôme.
Manjil pense que beaucoup de choses ne vont pas dans le système éducatif mondial, et ce à tous les niveaux. Et cela le travaillait tellement qu’il a laissé tomber ses propres études supérieures pour "se mettre au travail" comme il dit.
Quand il a commencé à partager sa passion pour la transmission et la découverte au Népal, son école se tenait dans une tente. Les villages alentour ont été tellement intéressés par son approche qu’il a très vite dû refuser des étudiants.
Manjil attire les gens comme un aimant et en démarrant un projet de réforme complète du système éducatif rural, il savait pertinemment qu’il ne pourrait le faire seul et qu’il allait attirer les bonnes personnes pour l’accompagner. Et de fait, de nombreux volontaires l’ont rejoint.
Aujourd’hui, Manjil a 25 ans et la Maya Universe Academy est la seule ONG népalaise assurant une éducation gratuite à plus de 100 étudiants répartis sur 3 campus, dont l’un se trouve tout près du Mont Everest. Des volontaires venus du monde entier participent à l’expérience, partageant leurs compétences et leurs langues maternelles avec les étudiants. Chaque année, ils participent également à l’édification d’une nouvelle salle de classe afin d’accueillir plus d’étudiants à la rentrée suivante.
L’ONG est construite sur un modèle unique : au lieu de demander aux parents de financer les études, on leur demande de donner de leur temps. Deux jours par mois, ils sont sur le campus, s’occupant du potager, prêtant leurs animaux ou donnant un coup de main selon leurs savoirs-faire. En parallèle, l’école développe quelques activités lucratives qui servent à couvrir les frais des étudiants. Manjil est totalement convaincu que cette manière simple et directe de faire avancer les choses dans une communauté est la colonne vertébrale d’une économie plus juste.
L’exemple de Manjil montre que la détermination et la persévérance sont les clefs pour faire bouger les choses. Changer le monde à son échelle demande de savoir prendre des risques et de faire quelques sacrifices mais sa réalisation pour les jeunes est à la fois ancrée dans le réel et pleine de sens.